La proclamation de l'indépendance et la disparition de l'Union soviétique ont créé pour la Géorgie une situation chaotique. La passage d'une économie planifiée à une économie de marché a provoqué l'effondrement total de la production nationale, la fermeture des usines, la mise au chômage de milliers de personneset une période de graves pénuries pour la population. Puis l'ouverture du marché géorgien a permis l'arrivage massif de biens de consommation en provenance de Turquie. Les transactions commerciales et les trafics en tous genres, organisés par des particuliers mais souvent chapeautés par les mafias locales, se sont rapidement développés.

Les impôts ne rentrent pas ou peu dans les caisses de l'état, qui manque cruellement de fonds pour le redressement de l'économie nationale ou les investissements publics. Selon la rumeur publique, le gouvernement et ceux qui le composent sont les premiers à prélever des bénéfices, s'empressant de les mettre à l'abri à l'étranger (et il est vrai qu'il n'y a de coupures d'électricité que lorsque la Turquie en achète). La corruption, qui rongeait déjà le système pendant la période communiste, se pratique à tous les niveaux et à tous les tarifs. Le pouvoir d'achat de la population a baissé très sensiblement face à des prix qui ont flambé.

La vie reste en effet très bon marché pour un étranger, mais le prix des denrées alimentaires, par exemple, est bien trop élevé pour un retraité, dont le minimum retraite est de 12 laris par mois (environ 6 dollars). Les militaires en retraite sont un peu mieux lotis, puisqu'ils peuvent prétendre à 75 laris par mois ; le problème est que, très souvent, les retraites ne sont pas versées, tout comme les salaires de la population active d'ailleurs : il n'est pas rare de rencontrer des personnes n'ayant touché aucun salaire depuis deux ou trois ans ! La seule solution pour assurer son existence au quotidien reste le Système D, dans lequel les géorgiens sont passés maîtres, un héritage de près de 70 ans de communisme.

La situation générale n'est donc guère réjouissante, et la précarité est le lot d'un grand nombre ; mais malgré ces difficultés, que l'on espère passagères, l'accueil est incroyablement chaleureux et amical.

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Etre accueilli en Géorgie : le banquet.
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La situation actuelle