Musique en Géorgie

Un historien perse parlait, en écrivant un traité sur les populations du Caucase, d'un "peuple étrange qui fait la guerre en chantant". Il s'agissait du peuple géorgien, qui possède une tradition de chants polyphoniques très riche, mais aussi d'autres formes d'expression musicale.

Les instruments

Parmi les instruments de musique traditionnels, on peut citer des instruments à vent comme le zourna (clarinette de type oriental), le stivi (sorte de biniou) et bien sûr le duduki (chalumeau, très utilisé dans la musique arménienne) ; des percussions comme le doli (tambour), le daïra (gros tambour) ou le diplipito (deux tambours fixés sur une planche) ; enfin, des instruments à cordes comme le tchongouri (quatre cordes) ou le pandouri (trois). Sans oublier bien sûr la voix.

 

Les montagnards de Svanétie

Sont des bergers frustes autant que des musiciens lyriques. En témoigne la délicatesse d'interprétation de ce morceau traditionnel nommé "Mitoulouri", trio de dudukis accompagnés d'un daïra, enregistré quelque part dans les montagnes géorgiennes au milieu des années 80.

 

Les polyphonies

La tradition des chants polyphoniques en Géorgie remonte aux temps les plus anciens. L'art choral était enseigné dans les écoles, les académies fondées par l'église (Mtskheta, Guélati, Ikalto), ainsi que dans les monastères géorgiens à l'étranger. Ce sont des chants de table autant que des chants religieux ; à ce titre, ils ont toute leur place à l'occasion d'un banquet.

On ne peut écouter ces chants sans être frappé par leur style harmonique particulier. La musique vocale géorgienne est en effet essentiellement polyphonique (c'est-à-dire que deux lignes mélodiques ou plus évoluent indépendamment). On distingue aujourd'hui trois grands types de polyphonie, chacune originaire d'une région particulière : une polyphonie à trois voix où les chants sont alignés verticalement en accords selon un rythme complexe, qui réclame bequcoup d'ouverture d'esprit à l'écoute, typique de la Svanétie ; une polyphonie pouvant compter jusqu'à sept ou huit voix rythmiquement et mélodiquement très indépendantes, représentative de la région de Gourie (extrême ouest, au bord de la mer noire) ; enfin, la polyphonie de Kakhétie, où une ou deux voix de ténor dialoguent au-dessus d'une basse continue.

Le choeur de Tsinandali

Est représentatif des polyphonies telles qu'on les chante en Kakhétie. A noter qu'il s'agit d'un choeur amateur, composé exclusivement d'amateurs de la bonne chère. Ils interprètent ici "Chakrulo", un des chefs-d'oeuvres du folklore géorgien, dont le texte peut varier suivant l'inspiration des chanteurs, mais concerne habituellement un thème patriotique. Le titre dérive d'un mot signifiant "embrasser" ou "serrer quelque chose"

La musique moderne

Il y a un peu de tout. Dans les boîtes de nuit, on danse sur une musique qui est un compromis entre la pop turque et la house des années 80, avec des paroles chantées en géorgien. A la radio, on entend aussi bien du R&B dégoulinant de romantisme que du néo-punk. Ce qui est réjouissant, c'est qu'aucune de ces chansons n'est en anglais, et qu'on ne peut donc pas se moquer de la probable indigence des paroles.

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Et en géorgien, qu'est-ce que ça donne ?
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