Le géorgien

Les langues de communication en Géorgie

Bien évidemment, les géorgiens communiquent entre eux en... géorgien. L'attachement à cette langue est très fort. C'est notamment grâce à son alphabet particulier que les kartvèles ont su garder une identité pendant les moments les plus noirs de leur histoire. En 1973, des manifestations massives contre l'enseignement obligatoire du russe en première langue se produisirent.

Le russe a l'avantage d'être compris et parlé avec plus ou moins de plaisir ou de précision par une large majorité de la population (ex-république socialiste oblige !). L'anglais, le français et surtout l'allemand peuvent s'avérer utiles à Tbilissi, mais beaucoup moins en province, où l'on parle plutôt la langue du coin (svane, abkhaze, mingrélien, plus mille dialectes et patois).

Il est à noter qu'un certain nombre de représentants de communautés étrangères vivent en Géorgie, ce qui permettra aux polyglottes de s'exercer. On peut croiser des arméniens, des russes, des azéris (tous bons voisins), mais aussi des grecs ou des kurdes.

Ci-contre, l'hymne national en vernaculaire, plutôt impressionnant graphiquement.

La langue géorgienne

Le nom même de Géorgie vient, selon différentes hypothèses, soit du nom de saint Georges, à qui les géorgiens vouent un culte spécial, soit du mot grec "georgos", qui signifie agriculteur. Mais N. Assatiani affirme que "géorgien vient des formes persane et arabe Gourdj-Gourdjistan et Djourzan-Djourzani désignant les géorgiens et la Géorgie. Ces formes proviennent du mot parthe et persan moyen Warucan qui signifie le pays des loups. Selon la tradition iranienne, ce nom totémique de loup désignait la Géorgie."

Les géorgiens font partie des peuples dits asianiques qui, dès le IXe siècle avant notre ère, fondèrent un puissant royaume. La langue géorgienne est l'unique survivante de cette époque à être encore pratiquée. D'après les "Annales géorgiennes", elle était parlée lors de la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor, en 580 avant JC. Ce qui pèche peut-être un peu par orgueil patriotique.

Deux des plus anciennes inscriptions attestant de l'écriture géorgienne ont toutefois été découvertes à l'église de Bolnissi et à l'église de Bethléem (en Judée). Elles sont datées respectivement de 492 et 430. Les manuscrits géorgiens les plus anciens remontent au VIIe siècle.

Le géorgien appartient au groupe des langues ibéro-caucasiques, ou plus précisément eurasianique. Le premier alphabet militaire (mkhedrouli) date de 300 avant JC, sous le règne du roi Parnooz Ier. C'est un des quatorze alphabets du monde, et celui utilisé par la fraction de population la plus restreinte après l'arménien. Au Ve siècle après JC, apparaît aussi l'écriture sacerdotale (khoutsouri), qui est au géorgien ce que le slavon est au russe.

L'alphabet utilisé actuellement reste le mkhedrouli, qui compte 33 lettres :

Un peu de vocabulaire courant (prononciation non fiable car effectuée par l'auteur du site d'après des souvenirs déjà lointains) :

La langue géorgienne a fait preuve de stabilité à travers le temps, malgré les innombrables invasions et tentatives d'acculturation subies par le pays. Elle est parlée sur la majeure partie du territoire avec de légères variations d'accent selon la région.

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