L'église chrétienne en Géorgie
Le royaume de Géorgie, en lutte permanente pour son indépendance et sa souveraineté, trouva tout au long de son histoire mouvementée une alliée fidèle et active en la personne de l'église chrétienne et de ses représentants. La foi, rpofondément enracinée dans l'âme géorgienne, est indissolublement liée au sentiment d'identité nationale.
![]() Une croix orthodoxe antique : Beau morceau d'orfèvrerie. |
L'église géorgienne fair partie des églises chrétiennes dites d'Orient. Le droit à l'autocéphalie lui a été très tôt reconnu, du fait de sa situation à l'extérieur de l'empire romain. Au Ve siècle, une querelle se développa au sein de l'église concernant la nature humaine et/ou divine du Christ. Le concile de Chalcédoine, en 451, prendra position en faveur d'un Christ personne seule en deux natures - ce que l'église géorgienne acceptera, au contraire de l'arménienne. L'église géorgienne est donc une église orthodoxe et autocéphale, dont le géorgien est la langue liturgique, et qui dispose de son propre patriarche, le catholicos. La conversion de la Géorgie au christianisme fut l'oeuvre de sainte Nino, captive originaire de Cappadoce (en Turquie). Elle forma la première croix en entrelaçant ses cheveux avec des sarments de vigne, et convertit par ce biais ingénieux le roi d'Ibérie en 337. L'évangélisation de la Géorgie fut achevée au VIe siècle par les treize Pères syriens d'Antioche, qui consolidèrent l'église naissante et développèrent le monarchisme. Ils introduisirent la vie cénobitique et ses principes fondamentaux de célébration de la liturgie et d'amour fraternel du prochain. |
Au XIe siècle, le christianisme, religion d'état, s'était implanté à peu près partout sur le territoire géorgien. Le développement de la nouvelle religion coïncida avec un mouvement général de retour aux sources au sein de l'église chrétienne, auquel participèrent activement les nombreux moines géorgiens (la vie monastique, les communautés religieuses et l'anachorétisme étaient particulièrement répandus). Ces hommes parcouraient toute la partie occidentale de l'empire romain, y fondant de nombreux monastères où l'on pratiquait la traduction en langue géorgienne d'oeuvres religieuses grecques.
Les monastères étaient aussi des postes d'observation hauts placés, où, en cas d'arrivée d'envahisseurs, l'on allumait des feux qui étaient relayés de poste de guet en poste de guet jusqu'à la capitale. Ainsi la religion chrétienne put-elle participer à la défense de ses fidèles, comme ses fidèles participaient à la sienne. C'est peut-être là un des facteurs de la résistance obstinée des géorgiens à l'occupant arabe : de nombreux chrétiens qui avaient refusé de se convertir à l'Islam moururent dans d'atroces souffrances. De même sous les occupations turque et perse où les communautés chrétiennes clandestines étaient assez répandues. |
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L'église a ainsi souvent lié sa destinée au devenir de la nation géorgienne, comme par exemple en 1922 où le patriarche Ambroise interpella les participants à la conférence internationale de Genève en dénonçant la lutte de l'état athée soviétique contre l'église autant que ses viseés colonisatrices à l'égard de la Géorgie. Loin de ces temps troublés, les lieux de culte de la Géorgie d'aujourd'hui restent particulièrement fréquentés. On restaure d'anciennes églises ; les monastères, longtemps abandonnés, retrouvent des occupants. Le baptême d'Edouard Chevarnadzé sous le nom de Georges n'est pas un hasard : la Géorgie se place résolument sous la bannière de la chrétienté, qu'elle n'a renié à aucun moment de son histoire tumultueuse. |
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Lire quelques données sur l'histoire
géorgienne.
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