L'artisanat

Dans tout pays il y a des artisans, et leur domaine de compétences peut être fort diversifié. C'est le cas en Géorgie, où l'on s'étonne de la variété et de la qualité de toutes choses produites non industriellement. Tout un site ne suffirait pas à épuiser le sujet ; aussi, vous entendrez parler ici de trois techniques que j'espère représentatives : le tissage, la poterie et la toreutique.

Le tissage

C'est une prérogative féminine. Il n'y a, à ma connaissance, jamais eu d'industrie textile en Géorgie, l'économie soviétique permettant l'importation d'habits des filatures de Biélorussie, et les anciens modes de production ayant une rentabilité suffisante pour approvisionner ponctuellement le pays.

On utilise des métiers à tisser de grande taille, sur lesquels on entrecroise des filaments de laine (produit de l'élevage ovin local) ou de soie (la sériculture est pratiquée de longue date en Géorgie). On obtient ainsi, au prix d'un travail de Pénélope, de beaux tapis dans le style iranien, ou de splendides vêtements traditionnels.

La poterie

Là également il s'agit d'une pratique multiséculaire : on a retrouvé en Kakhétie des tessons de poterie très anciens. Il n'y a peut-être que les potiers japonais de Jômon qui aient précédé dans le temps l'apparition de la poterie en Géorgie.

C'est sur un tour évasé que l'on sculpte à partir d'argile les futurs pots et gamelles. Ils sont ensuite cuits à très hautes température dans un four à bois, puis vendus en gros ou au détail (parfois, au bord de la route, on aperçoit des milliers de poteries alignées qui attendent un acquéreur).

La toreutique

C'est l'art de ciseler, graver et sculpter sur métaux. Cet art remonte à l'âge de bronze sur le territoire géorgien : dès cette époque étaient utilisées de nombreuses techniques de travail du métal (fonte, soudure, martelage, ciselure). Les fouilles entreprises sur le site archéologique de Trialeti ont permis de mettre au jour un véritable trésor composé d'objets d'or et d'argent, en particulier de bijoux incrustés de pierres précieuses. La toreutique occupa une place de choix dans l'art médiéval géorgien.

Le travail des orfèvres est souvent concentré sur la décoration et l'ornementation. On fabrique bijoux ou objets de culte en travaillant minutieusement le métal. Une exception existe pour les travaux de forge, où la solidité reste le premier critère et où l'on atteint souvent à une grande pureté esthétique, notamment dans la fabrication de sabres et de couteaux.

Les géorgiens sont grands amateurs d'armes blanches par tradition, et offrir un couteau est un geste fondateur pour une amitié. Ce sont jusqu'aux chanteurs polyphoniques qui se produisent le sabre à la ceinture.

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